Connaissances ou connais-sens

Il n'y a apprentissage que si le sujet qui apprend trouve du sens dans la situation d'enseignement qu'il vit (p.96)

Cet ouvrage de Michel Develay (1996) est un petit bijou à mes yeux. Malgré sa centration sur l'apprentissage scolaire, de nombreux ponts peuvent être construits avec la formation supérieure. Il aborde la question du sens de ce qui est à apprendre, en quatre chapitres :

  • Une école en crise dans une société en crise
  • Le rapport au savoir
  • Le rapport à la loi
  • Donner du sens à l'école. 


J'ai toujours été très attentive à la question du sens de ce que j'enseignais, c'est pourquoi j'écrivais souvent le mot connaissances sous une autre forme : connais-sens. Donner du sens, par exemple à travers des énigmes, des témoignages de patients, des édudes de cas, est certainement plus aisé en formation professionnelle qu'à l'école. Y pense-t-on pour autant ? 


Pour conclure, je laisse la parole à Develay : "Comment se captiver pour la découverte du savoir quand il n'y a rien à découvrir, quand il n'y a qu'à enregistrer un flot d'informations pas toujours problématisées. Combien de leçons, d'exposés magistraux commencent par une mise en scène qui tenterait de préciser les questions fortes qu'ils sont censés abordés, les énigmes qu'ils éclairent. Si les processus d'acquisition scolaires étaient pensés comme des situations énigmatiques, alors l'Ecole serait a minima un lieu de théatralisation des apprentissages, une scène sur laquelle il serait plaisant d'être spectateur à défaut d'être acteur." (p. 89)